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Du 07-06-2012 au 09-06-2012

La question du trauma dans l'interprétation du passé

Illustration pour le colloque d'après Orange car crash d'Andy Warhol
 

L’unité de recherche ACTH a organisé en juin 2012, en collaboration avec l’atelier Les usages publics du passé (EHESS), dirigé par l’historienne Sabina Loriga et la philosophe Isabelle Ullern, le colloque « La question du trauma dans l’interprétation du passé », avec la contribution des Fonds Ricœur, à la Faculté Libre de Théologie Protestante de Paris.

Sont intervenus Bernhard Rüdiger et Angela Mengoni.

La question du trauma est au centre des recherches de l’Unité de recherche ACTH et de l’atelier Les usages publics du passé qui l’a abordée pour la première fois en décembre 2000, lors du séminaire consacré à "Mémoire, Histoire, Oubli", de Paul Ricœur. A partir de deux textes fondamentaux de Freud, Remémoration, répétition, perlaboration (1914) et Deuil et Mélancolie (1915),  Ricœur aborde les troubles d’une mémoire collective empêchée, à savoir d’une mémoire blessée, malade, qui conduit une société à substituer le souvenir véritable avec la répétition (la « compulsion de répétition »). 

La question des expressions artistiques du trauma a été approfondie en 2010 avec Giovanni Careri, Angela Mengoni et Bernhard Rüdiger dans le cadre des séminaires de l’Unité de recherche ACTH. Le colloque se propose d’aborder l’aspect globalisant et multiculturel qui aujourd’hui réinterroge la processus traumatique au delà des frontières d’une nation ou d’une culture donnée. Si la Shoah est toujours là et qu’elle demeure un point de référence inéluctable, on pourrait dire qu’elle représente une sorte d’étalon, dans la mesure où elle est devenue un modèle pour d’autres génocides ainsi que pour les réflexions sur le trauma (il suffit, à cet égard, de penser à la filiation politique et esthétique entre S21, la machine de mort Khmère rouge, le film de Rithy Panh, et Shoah de Claude Lanzmann).

La réflexion sur le trauma dans le monde contemporain s’ouvre à d’autres formes de connaissance du passé. On le sait : les historiens professionnels n’ont pas l’exclusivité de l’interprétation du passé. Pour cette raison, en tant qu’historiens et philosophes, nous avons choisi de concevoir ces journées en rapport étroit avec des psychanalystes, des sociologues, des historiens de l’art et des artistes, et de confronter les usages qu’on fait de la notion du trauma.