Sido Lansari est né et a grandi à Casablanca, au Maroc. Sa pratique artistique s’articule autour de questions liées à l’identité, au genre et aux sexualités en se focalisant sur les angles morts de la mémoire, du point de vue de l’héritage linguistique, artisanal ou archivistique. À travers la broderie, la photographie et la vidéo, il interroge un récit collectif pour construire une réflexion et une mémoire subjectives. Le projet à Lyon prend naissance pendant l’écriture des Derniers paradis, Sido fait la découverte d’une annonce dans un numéro du magazine Gai Pied. En 1982 à Paris, des immigré·es arabes, musulman·es et homosexuel·les, lancent un appel pour se constituer en groupe d’action et de soutien aux personnes queer dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, en faveur d’une réflexion autour de l’islam. Inconnu des spécialistes de l’Histoire des mouvements gay, Lahzem est le premier groupe du genre en France et dans le monde arabe.
De cette découverte est née la volonté de réhabiliter la mémoire de ce mouvement mort-né, d’en étudier les revendications et les identités, d’aller à la recherche de ses fondateurs, ses héritiers et ses censeurs et de les faire résonner avec le contexte actuel, dans les pays arabes et en France. Protéiforme, ce projet entend proposer d’autres performances de genre en ouvrant le champ des identifications possibles. L’artiste souhaite accorder une place centrale à cette minorité dans la minorité (homosexuel·es et arabes) et l’engager dans un différent régime de visibilité. En 2014, Sido Lansari s’installe à Tanger et rejoint l’aventure de la Cinémathèque de Tanger. Il en est le directeur de 2019 à 2022. En 2018, il est artiste résident à la Friche la Belle de Mai à Marseille, avec l’accompagnement de Fræme et grâce au soutien de l’Institut français du Maroc. Il y développe Les Derniers paradis, son premier court-métrage, Grand Prix 2019 du Festival Chéries-Chéris à Paris. Son travail a été montré au Maroc, en Europe et aux EtatsUnis et il est présenté jusqu’au 19 février 2023 dans l’exposition collective Habibi, les révolutions de l’amour à l’Institut du monde arabe.