Oulimata Gueye
Critique et commissaire d’exposition sénégalaise et française, la démarche curatoriale d’Oulimata Gueye se fonde sur un travail de recherche à l’intersection des sciences et des technologies numériques, de l’art contemporain, des cultures populaires, des littératures et de la micropolitique.
De 1998 à 2002, elle fait partie de l’équipe fondatrice du Batofar et co-organise de nombreux événements artistiques pluridisciplinaires internationaux consacrés à l’art contemporain et aux cultures urbaines et électroniques.
Elle codirige, de 2003 à 2011, le festival nomade Infamous carousel (Centre Pompidou, Palais de Tokyo, Jeu de Paume, Les Instants Chavirés, le Point Éphémère) dédié à la performance, aux pratiques sonores expérimentales et aux arts des médias. 2
Depuis 2010, elle étudie l’impact des technologies numériques sur les cultures populaires urbaines et sur les pratiques artistiques en Afrique. Parmi ses domaines d’investigation, elle a développé un projet de recherche sur les liens entre fictions et cultures numériques Africa sf (2011-2017). Africa sf défend la thèse que, marquée par d’intenses bouleversements économiques, technologiques, politiques, sociaux et esthétiques, l’entrée du continent africain dans l’ère internet a été propice au développement d’imaginaires techno-scientifiques et que la science-fiction a été le genre le mieux à même de rendre compte de cet interface et des interactions entre présent, projections dans le futur et mythologies fondatrices.
En 2018 et 2019, en partenariat avec la curatrice Marie Lechner et la Gaîté lyrique, elle développe le cycle de performances, rencontres, débats : Afrocyberféminismes. S’inscrivant dans le sillage de la littérature de l’écrivaine de science-fiction africaine-américaine Octavia E. Butler, ce cycle revisite l’histoire des technologies numériques à partir du croisement entre cyberféminisme, afro-féminisme et cultures queer. Un site internet a été conçu et fonctionne comme un centre de ressources.
Entre 2018 et 2019, elle est également co-curatrice de Digital Imaginaries, un vaste projet de rencontres et d’expositions sur les imaginaires numériques en Afrique conçu en collaboration avec plusieurs institutions : Kër Thiossane, Dakar : Utopies non Alignées - WAM et Fakugesi, Johannesburg : Prémonition et enfin au ZKM, Karlsruhe : Africas in Production. Elle est co-directrice de la publication, Digital Imaginaries, African positions beyond binaries (ZKM-Kerber, 2021); commissaire de l’exposition UFA, Université des Futurs Africains, qui se tiendra au Lieu Unique à Nantes au printemps 2021, dans le cadre de la saison Africa 2020.
Elle sera à été 2021 en résidence avec l’artiste Maarten Vanden Eynde à la Cité internationale des arts, dans le cadre du programme Art Explora. Elle fait partie du collectif On Trade Off (OTO), un projet de recherche artistique transnational mené à partir de la question du lithium et qui explore de manière critique les pièges des promesses de la révolution de l'énergie verte et les nouvelles formes d’extractivisme. Elle est faculty member de Digital Earth, un Think Tank pour l’art et les technologies avec une focale sur l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique.