Maéva Conderolle est une artiste pluridisciplinaire née en 1995. Elle investit plus particulièrement le médium photographique, le volume et l’écriture. Avec une attention pour les (re)narrations liant environnementalités-queers et points de vue incarnés, elle conçoit sa pratique comme une méditation sur les périls et les grâces de la visibilité dans le contexte du Black Atlantic. Un sujet qu’elle approche en considérant l’affect destructeur de la colonisation sur les éco-anthroposystèmes. L’exploration des écologies intimes lui sert à souligner l’agentivité du Black Atlantic dans la construction de ses horizons propres. Espérant ainsi approcher avec sensibilité la question du droit des corps subalternisés à disposer d’eux-mêmes et à trouver où ils reviennent en leur terme.
Pour le Post-diplôme, Maéva Conderolle inspecte les relations poreuses entre domination des corps et domination des paysages. Elle propose de parcourir la cartographie sentiente et dépositaire d’histoire qui se forme quand on envisage le cacaoyer en tant que dispositif de remaniement des lignes de paysages corporels vécus et perçus. A propos des ouvrages d’archives botaniques coloniale, elle dénonce le contenu scientifique qui se professe comme autorité objective mais porte les valeurs de l’empire. Ces archives révèlent des siècles de désincarnations, des cultures désinscrites, des vies arrachées. Dans ses investigations, elle cherche à comprendre quels peuvent être nos possibles rapports au paysage et suggère d’utiliser le cacaoyer, plante qui fait face à son foyer familial en Martinique, comme vecteur d’idées et d’émotion.
Après un cursus à l’ISDAT puis à l’ENSAPC, Maéva Conderolle est diplômée d’un master de recherche patrimoine et création par le projet de l’université Cergy-Paris.