Emma Ben Aziza est née en 1997. Son parcours est marqué par des allers-retours entre la Tunisie et la France. Son travail, structuré en chapitres formant un ensemble fragmentaire, frôle l’approche documentaire, l’écriture poétique et fictionnelle. Accordant une attention particulière aux "petites" histoires imbriquées dans la grande, des gestes naissent à partir d’une confiance dans le potentiel transformateur des récits collectifs. En examinant les enjeux liés à la fabrication de l'Histoire, elle s'attache à rendre compte de ce que l'impérialisme occidental détruit de la diversité des modes de culture et des modalités de récit. A partir d'objets, techniques et narrations façonnant notre relation au vivant, elle revient à la tangibilité de l'Histoire qui nous entoure, tout en cherchant à en déjouer les stigmates dans le présent. Ainsi, elle tente d’ouvrir un regard sur l'avenir des institutions coloniales, considérées trop souvent comme les gardiennes de notre manière de faire société.
Pour le post-diplôme Emma travaille sur le décalage que les outils pédagogiques / botaniques opèrent avec ce qu’ils tentent de montrer, (annulant par le même temps l’essence même de ce qu’ils exposent), ces derniers étant les témoins de leurs propres écueils et le vecteur d’autres imaginaires. « Je voudrais passer par la ré-actualisation d’un dispositif pédagogique botanique pour que soit soulevé ce qui est, en lui, constitutif de notre présent. Qu’est-ce qui constitue aujourd’hui notre approche particulière des sciences du vivant, qu’est-ce qui influe sur notre rapport actuel à la terre et qui en (a) garantit le développement et l’expansion ? »
Son travail a été publié dans la revue Artpress, a été édité et exposé à URDLA et fait partie du fond de la Bibliothèque Nationale de France. Une partie de ses éditions font partie du fond de la librairie de la galerie Transplantation.