09-02-2017

Jean Cléder

Étudier les relations entre littérature et cinéma dans les deux sens : c’est tout de suite proposer une équation ou rétablir un équilibre soigneusement esquivés par les histoires du cinéma et de la littérature. À la "méfiance légendaire du cinéma à l’égard de toutes les formes de la littérature"* répond l’arrogance de la culture des élites considérant avec réticence les efforts d’annexion, d’émancipation, ou d’autonomisation du cinéma. Or les échanges entre les deux arts ont toujours été très intenses. On essaiera d’analyser ce trafic à partir d’un moment qui est une articulation en France dans l’histoire de la littérature (expérimentations du Nouveau Roman), comme dans l’histoire du cinéma (poussée critique et pratique de la Nouvelle Vague). Dans cette double articulation ou carrefour se produisent des rencontres, que nous tenterons de cerner à travers la matérialité des pratiques de publication (des écrivains, des cinéastes, et des éditeurs eux-mêmes). * André S. Labarthe, Essai sur le jeune cinéma français, Paris, Le Terrain vague, 1960, p. 32. Maître de conférences en littérature générale et comparée (Université Rennes 2), Jean Cléder travaille sur les relations entre littérature et cinéma, mais il s’intéresse également au sport et plus particulièrement au cyclisme. Il a notamment publié Bernard Face à Hinault : Analyse d’une légende (Mareuil, 2016), Entre littérature et cinéma : les affinités électives (Armand Colin, 2012), Michael Lonsdale : Entretiens avec Jean Cléder (François Bourin Éditeur, 2012), et des entretiens inédits de Jean-Pierre Ceton avec Marguerite Duras (François Bourin, 2012). Doit paraitre en février 2017, Le Cinéma de la littérature qu’il a dirigé avec Frank Wagner. Cette intervention de Jean Cléder s’inscrivait dans le cadre du projet de recherche Blanche ou l’Oubli.