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09-03-2011

Christine Buci-Glucksmann

LES TRANSGRESSIONS DE L’ORNEMENT, DU MODERNISME AU VIRTUEL. L’ornement est-il « un crime » comme le veut Adolf Loos, ou bien « un style» comme le défendent Klimt, l’Art Nouveau et Aloïs Riegl dans son livre Questions de style (1908) ? C’est en ces termes que s’ouvre à Vienne le procès de l’ornement qui traversera tout le siècle, jusqu’à son retour et sa réinvention contemporaine en art comme en architecture. Trop féminin, trop oriental et trop primitif, l’ornement sera longtemps exclu de l’art et de la modernité. A quelques exceptions près : Klee et Matisse en peinture, et les cultures orientales de l’Orient islamique au Japon, où le dualisme entre art et décoratif n’existe pas. On suivra cet itinéraire de l’exclusion ses effets et ses modalités dans le modernisme, jusqu’à sa réinvention dans une post-modernité issue de Warhol, qui cherchera une complexité visuelle nouvelle entre le pur abstrait et le pur figuratif. La production de ce que j’ai appelé « abstract » traversera alors toutes les pratiques. Aussi, est-ce avec les nouvelles technologies du virtuel qu’apparaît un nouveau régime de l’image - l’image-flux- qui explorera dans une mondialité transculturelle le métissage, les hybrides et tous les entre-deux de l’art donnant naissance aux transgressions de l’ornement. CB. Dernières publications : Esthétique de l’éphémère. Galilée. 2003. Philosophie de l’ornement .D’Orient en Occident. Galilée, 2008. Ouvrage collectif : Les Vanités dans l’art contemporain, Flammarion, Réédition 2010.