Maurizio Lazzarato fait partie, avec Franco Berardi, Paolo Virno, Toni Negri, Jacques Rancière ou Judith Butler, parmi d'autres, de ces philosophes qui travaillent dans l'héritage critique des réflexions sur « le capitalisme et la schizophrénie » de Gilles Deleuze et Félix Guattari, notamment sur les relations entretenues entre le libéralisme et la gouvernementalité, et sur les formes contemporaines de travail et d´existence: effondrement du système salarial, essor du travail immatériel, nouvelles formes de lutte sociale.
Il partage avec Giorgio Agamben le constat que la crise économique instaure parmi les gouvernements la pratique de « l'état d'exception » perpétuel, une gestion technique à court terme d'un état de crise permanent, qui a des conséquences considérables sur l'ensemble du système social et de la démocratie.
Lazzarato s'est notamment penché sur la notion de dette, unanimement considérée aujourd'hui comme la source de la crise économique, et l'envisage avant tout comme une idéologie visant à défaire les fondations du système démocratique.
Au sein de cette idéologie, quels sont les modèles pour introduire de nouveau du possible, pour réapproprier les existences, réintroduire du collectif, et des formes de lutte ?
C'est notamment en interrogeant certaines formes de vie artistiques qu'il questionne l'apologie de la production et du travail, entendues comme assignations sociales.