Du 21-02-2022 au 25-02-2022
Workshop avec Martial Marquet
« L’idée d’une île »
L’île et plus largement l’archétype de l’île ou “l’idée de l’île”, est le support de la projection d’imaginaires, de visions utopiques et/ou dystopiques. Depuis l’antiquité, l’île est le support des fantasmes, telle une parenthèse spatiale et temporelle, comme l’île d’Ogygie qui abrite la nymphe Calypso dont Ulysse tombe amoureux, il y restera sept ans sans voir les jours s’écouler. L’île est aussi le support propice de la fiction, permettant de faire exister ce qui ailleurs serait inimaginable. Le récit de Thomas More, au sujet de l’île d’Utopia (1), lui permet d’établir une vision sociale seulement crédible sur une île à l’époque où il écrit son texte (XVIe siècle). L’île est aussi à l’origine du mot “isolé”, ainsi cette typologie géographique est souvent associée à la solitude (l’île déserte de Robinson Crusoé), à cette isolement, on associe des comportements spécifiques sociaux et aussi économiques souvent par nécessité et parfois par choix dans ce cas les insulaires sont obligés de former une communauté, pour des questions de survie.
L’île evoque aussi la notion de découverte, ou de conquête d’un idéal. Notamment, à travers l’absence de contrôle, et l’absence d’intervenants extérieurs, l’île est un monde autonome où tout est possible et les rapports aux autres et à l’environnement sont exacerbés (cf : Sa majesté des mouches, Battle Royal). Cependant, l’île reste un territoire limité, définie par sa surface émergée, cette limite crée à travers l’histoire des
spécificités tant naturelles que culturelles, par exemple des espèces qui ont évoluées, mutées pour s’adapter au climat d’une île ou d’un archipel (cf : Galapagos), ou des formes sociales uniques comme la constitution de micro-nations, mais aussi de formes plastiques uniques (cf. les moaïs de l’Île de Pâques) développés par des populations insulaires, tout en développant aussi d’autres formes plastiques liées à des interactions plus larges. La notion d’île balance donc toujours dans une tension entre l’isolement et la communauté, le singulier et le pluriel, autonomie et dépendance, le sentiment de pouvoir et celui de faiblesse...
Dans le cadre du workshop “l’idée d’une île”, on considérera que chaque projet de design (objet, espace, architecture…) figure une sorte d’île. Aucun projet de design n’est dissociable de son contexte, pourtant chaque projet crée une nouvelle situation, une nouvelle singularité.
Les étduiant.es étaient invités à concevoir et construire un projet formant une île ou un archipel d’îles vis-à-vis du contexte des Subsistances. Ainsi l’enjeu du workshop était de faire émerger la tension entre le potentiel de l’île, mais aussi définir ses limites. L’île ou l’archipel était constitué d’objets simples ou hybrides, issus de l’analyse et la compréhension des usages locaux mais formant surtout l’incarnation d’une vision, d’un idéal à vivre seul ou en communauté. Le projet devait tirer parti et se positionner face aux spécificités humaines, climatiques et architecturales du site.
Du 21 au 25 février 2022
Workshop de Martial Marquet avec les 2, 3 et 4ème année en Design d'espace