Workshop Jennifer Lauro Mariani : Choralité parlée, choralité jouée

Dans la poursuite des thèmes soulevés par les trois épisodes de l’exposition Inventer le lieu à son endroit ! et particulièrement en écho à la notion de paysage prise dans son épaisseur historique et politique, la metteuse en scène et chercheuse de l'unité de recherche ACTH, Jennifer Lauro Mariani, a choisi de construire une proposition scénique hybride à partir d’un texte de Heiner Müller.

Paysage [sous surveillance] sera mis en scène par Jennifer Lauro Mariani au Hangar des Subsistances les 16 et 17 janvier 2020, avec deux artistes au plateau : Thibault Theyssens & Émilie Paillard. Cette performance scénique sera construite en complicité avec les étudiants en Art.

C'est dans ce contexte que l'unité de recherche ACTH invite Jennifer Lauro Mariani pour un workshop « Choralité parlée, choralité jouée » destiné aux étudiants en Art qui se déroule à l'école les 16 et 17 décembre 2019. 

Ce texte, Paysage sous surveillance, est une seule et même phrase en prose de neuf pages, sans paragraphes et sans didascalies, dont l’objet est de questionner ce que l’on peut voir dans ou derrière la description d’un paysage. Dans un rythme ininterrompu s'y bousculent des tableaux peuplés de figures, de mots, de couleurs jusqu’à ce que l’œil qui le lit ou que le corps qui le regarde ne puissent plus se fier à rien. Dans cette adaptation, les deux interprètes s’emparent de manière résolument physique de cette foule d'images afin d'en faire surgir dans l'espace et par leurs corps, leurs gestes et leur vitalité, l'intensité qu'il enserre.

Workshop « choralité parlée, choralité jouée »

Ce workshop de 2 journées (quatre séances de 3h30) a pour but de familiariser un groupe à l’investissement d’un espace architectural avec la voix, par le biais d'expérimentions pratiques sur le chœur, le corps neutre et l’improvisation.

À partir de Paysage sous Surveillance, il s’agira de rechercher différentes manières de mettre individuellement et collectivement en voix ce matériau, et ce dans la perspective de participer les 16 et 17 janvier aux deux représentations de la performance produite dans le cadre du cycle d’exposition de l’unité de recherche ACTH.

JOUR 1

Matinée : Introduction au travail de chœur. Exercices pratiques sur les rôles de coryphée (garant du chœur) et de choreutes (membres du chœur). Travail sur le texte : lecture collective, exposition du contexte, repérage des enjeux dramaturgiques. Découpage du texte en fragments pour que chacun.e puisse concevoir une partition de soliste et concourir à une partition chorale.

Après-midi : Échauffement. Exercices sur le souffle, les tonalités, l’écoute. Tentative d’épuisement des fragments choisis par les solistes par tous les moyens physiques possibles. Expérimentations sur les variations : de rythme, de vitesse (jusqu’à l’exagération), de niveau sonore (du bruissement à la proclamation).

JOUR 2

Matinée : Échauffement. Expérimentations dans l’espace : en utilisant les exercices effectués sur les variations, il s’agira d’approfondir, dans le noir, des jeux de regroupement et de dispersion de la voix, en intégrant silences, intentions, émotions.

Après-midi : Chacun.e travaillera à développer une écriture de la voix qui lui est propre de manière à consigner sa partition de soliste. Dans une second temps, nous écrirons collectivement la partition qui sera performée en janvier aux Subsistances.

Jennifer Lauro Mariani

Formée initialement aux pratiques scéniques, Jennifer Lauro Mariani conjugue depuis plusieurs années écriture par et pour la scène et recherches théoriques. Favorisant les expérimentations pluridisciplinaires, elle développe des créations au sein de différentes compagnies de spectacle vivant où elle exerce selon les occasions les fonctions de dramaturge, de metteure en scène ou de collaboratrice artistique. Bien qu’ils puissent prendre des formes très différentes, ses projets ont souvent en commun de mettre en jeu et en tension la place accordée aux spectateurs. 

Ses recherches théoriques, développées notamment dans sa thèse de doctorat soutenue en septembre 2019 à l'EHESS, portent sur la figurabilité des temporalités historiques sur scène. 

Chercheuse au sein d’ACTH depuis 2008, elle y propose des réflexions sur le spectacle vivant contemporain en lien avec les axes de recherches du groupe.