06-12-2017
Liv Schulman
Mon travail prend la forme de fictions filmées, de séries de TV, des lectures-performances et d'écriture romanesque. Je pense que les principales ressources de mon travail partent d'une utilisation exhaustive du langage. Cela fonctionne comme un flot anti-critique qui se manifeste à travers l'utilisation instrumentale d’un ou plusieurs corps. Je m'intéresse aux différentes écologies de sens qui semblent ressortir lorsque ces ressources s'aggravent, tournant autour d'un centre gravitationnel invisible. Aussi je souhaite voir ce qui se passe quand les signifiants glissent d'un côté à l'autre de la page et deviennent en quelque sorte des personnages interchangeables, fondés sur l'aliénation des corps, la dévalorisation des identités et les complexités de leur désir. Le lieu commun d'une figure cynique, un détective, un écrivain bloqué, un ouvrier d'usine de ballons, une personne à l’estime de soi sur le déclin et en nécessité d’approbation s'incarnent dans des corps qui circulent. Cette figure informe un outil de production de discours, invoquant une masse d'histoires qui se fondent les unes avec les autres et documente une idée tragique d'une commotion paranoïaque. A travers l'explication des systèmes invisibles, une masse de connexions habille le portrait d'un monde désenchanté. Fusionnant les unes avec les autres, ces formes distinctes de discours deviennent des outils absurdes et fous d'une interprétation paranoïde du monde social.