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13-01-2021

Journée d'études Station d'arts poétiques - Pierre Vinclair

Autoportrait au miroir

Cette journée d'études de la Station d'arts poétiques (programme d'enseignement et de création vers l'écriture en arts poétiques) aborde quelques points saillants de l’œuvre poétique de Pierre Vinclair (en compagnie de l’auteur à distance), notamment son rapport aux formes poétiques comme à l’anthropocène.

Alors que j’avais étudié la poétique de Mallarmé, puis essayé, pendant assez longtemps, d’écrire une épopée, j’ai compris vers 2015 qu’il fallait cesser de vouloir imiter ce qui me semblait bien. Je vivais alors à Shanghai (après Tokyo et avant Singapour) et j’avais déjà publié quelques ouvrages. Je décidai plutôt de dire ce qui comptait pour moi à ceux qui comptaient pour moi. J’ai écrit dans cette perspective des livres de poèmes à formes plus ou moins fixes : Le Cours des choses (Poésie/Flammarion, 2018) ; Sans adresse (Lurlure, 2018) ; La Sauvagerie (Corti, 2020) ; Le Confinement du monde (Lurlure, 2020).

Même si la matrice problématique de ce cycle est encore largement à paraître, l’écriture d’essais essayant de comprendre le fonctionnement sauvage du poème a accompagné cette tentative : Terre inculte (Hermann, 2018) ; Prise de vers (La rumeur libre, 2019) ; Agir non agir (Corti, 2020) — ainsi que des traductions (au corridor bleu) : Kojiki (2011) ; Shijing (2019).

En retraçant ce parcours dans un livre à paraître, je suis tombé sur un problème de philosophie que j’essaie aujourd’hui de résoudre.
 

Il est né en 1982 et vit à Genève.

Il est co-directeur de la revue en ligne Catastrophes (où il a notamment publié sa traduction du Rapt de la Boucle de Pope).



Que peut bien faire la poésie devant l’urgence écologique ? Certainement pas (r)enseigner, se substituer à ceux qui interviennent pour informer et ralentir le saccage, faute de pouvoir le faire cesser. Il est évident que des poèmes ne vont pas interrompre les actions d’Exxon, de Total ou de Shell ni transformer « le grand cimetière qu’est la Terre ». Mais le poème, parce qu’il est rythme et musique, peut donner chair à la tragédie de plus en plus sensible que nous vivons ; parce que fait de langue, il est présence, irruption et, en cela, contient quelque chose de la sauvagerie propre à la Nature. Pierre Vinclair l’énonce clairement dans un dizain (245), « Je bâcle des poèmes célébrant le Sauvage partout où il résiste encore ».

(Tristan Hordé, à propos de La sauvagerie, www.sitaudis.fr)

10h à 18h

La journée d'études se conclut par Sauvagement, une visio-lecture retransmise sur Youtube à 17h.