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Du 20-10-2017 au 28-01-2018

Francis Cape - Bancs d'utopie - We sit together

 

L’exposition Francis Cape - Bancs d'utopie - We sit together, résultat d’une recherche coordonnée par Olivier Vadrot et menée durant 2 années avec les étudiants du Master Design Exposition de l’Ensba Lyon, poursuit son itinérance.

Les bancs font partie de l’exposition "Microscopie du Banc" : 

Lourd, immobile, banal, le banc fait partie de ces objets qu’on ne regarde pas. Nos yeux, pour se diriger vers ce qu’il invite à regarder, glissent à sa surface. L’exposition The Bench : a Microscopy, change de focale. Elle place cet objet périphérique au centre de notre attention pour interroger son et notre rapport au paysage, à la ville. Pour saisir mieux aussi les structures immatérielles qui la fondent, à commencer par les déplacements de nos corps. 

L’exposition est conçue comme une déambulation à travers les espaces de la Fondation CIVA, entrecoupée de haltes sur des bancs de Simon Boudvin, Francis Cape, Ann Veronica Janssens, muller van severen et Julien De Smedt. Une salle fait exception à la règle : le Cabinet des absents, où sont rendus présents sous forme d’archives des centaines de bancs prélevés dans beaucoup de lieux et beaucoup de temps, et auxquels chaque visiteur peut, par remémoration, greffer les siennes. Un film débute, complète ou clôt le parcours, suivant le sens qu’on donne à la visite : The Social Life of Urban Spaces (1988). Comme le suggère son auteur William H. Whyte, ce qui rend l’objet banc captivant pour l’observateur est toute la bizarrerie des comportements que sa présence déclenche : chercher l’endroit le plus fréquenté pour assouvir un besoin de solitude, s’asseoir en étant proches les uns des autres, quand l’espace disponible permettrait plus d’écart, ou bien lui préférer une marche basse et facile à gravir pour s’installer en groupe, faisant ainsi barrage contre la foule, qui dévie.

On peut considérer que l’insignifiance du banc tient moins à sa forme, potentiellement déclinable à l’infini, qu’à sa fonction première : permettre au corps une trêve. Qui inclurait dans une pensée rétrospective sur l’existence la somme des moments perdus à ne rien faire ? L’esprit de notre époque valorise le temps passé à être actif et abomine le temps passé à être passif. S’asseoir sur un banc, dans cette comptabilité, n’atteint pas le seuil liminaire. Pourtant, s’il n’entre pas à proprement parler dans l’oeuvre d’une vie, ce moindre geste n’en est pour autant pas moins un faire valoir la vie.

Curatrice : Aline Gheysens.

Fondation CIVA
Rue de l’Ermitage 55
1050 Bruxelles – Belgique