16-04-2014

Pascal Poyet

Préambule (autobiographique) : « Bon. J’entre à la fin des années quatre-vingt dans une école d’art, celle de Grenoble (…) Ce que je cherche, là encore, c’est à vivre une expérience. C’est peut-être même un mode de vie, un mode d’exister, pour ainsi dire. Et comme toute expérience qu’on mène, elle passe par les moyens qui nous semblent, intuitivement d’abord, nécessaires. Et la nécessité implique aussi l’exploration de formes ou d’univers auxquels on était et on reste toujours un peu étranger — on est soi-même surpris de se retrouver à faire ceci ou cela en le prenant au sérieux ! c’est-à-dire en sentant que ça fait partie d’un tout, même si ce tout paraît être fait de bric et de broc. Cela va de la découverte de quelques poètes contemporains et de la fréquentation, outre les salles d’exposition, des salles de cinéma, jusqu’à l’écossage des petits pois, — de la lecture d’ouvrages de linguistique et plus tard de sociologie à la flânerie ou à la disposition et à l’observation des rapports entre les objets sur la table. Écrire, dans ce contexte, m’est apparu comme une économie en quelque sorte. La possibilité, avec presque rien, d’être constamment, quotidiennement, au travail dans un domaine qui excède de beaucoup la simple production de textes et que j’ai d’ailleurs scrupule à appeler domaine… Rendre plus fin, questionner, commenter, et j’y suis encore, un rapport aux choses, à l’espace... » (Extrait d’un entretien avec Marie-Laure Picot, Cahier critique de poésie, CIPM, automne 2012). Pour cette intervention à l’ENSBA Lyon, Pascal Poyet fera une lecture à travers plusieurs de ses textes, évoquant les rapports divers (et libres) que l’écriture comme expérience entretient avec d’autres pratiques de l’art ou de la recherche, notamment la sociologie et la linguistique. Écrivain et traducteur, P. P. codirige avec l’artiste Goria les éditions « contrat maint » qui, depuis 1998, publient des textes d’artistes et de poètes contemporains, des traductions et des essais : www.contratmaint.com Il a récemment publié Draguer l’évidence et Linéature (Eric Pesty Éditeur, 2011 et 2012) et Un Sens facétieux (CIPM/Spectres familiers, 2012). Il a traduit les textes de nombreux poètes et artistes américains contemporains dont deux livres de David Antin, je n’ai jamais su quelle heure il était et accorder (Héros-Limite, 2008 et 2012). Sa traduction du livre de Lisa Robertson, Cinéma du présent, paraîtra à l’automne 2014. Il a participé au deuxième numéro de la revue Initiales, J. B. et interviendra en workshop du 12 au 16 mai prochain à l’ENSBA auprès des étudiants de première année.