18-10-2017

Bruno Botella

A. Satus

Bruno Botella (1976, Sarcelles) est un artiste plasticien dont l’activité consiste à produire des expérimentations, des protocoles déviants souvent peu soucieux de forme et de résultats proprement artistiques. Selon les dires de l’artiste, celui-ci cherche à « construire une situation où il devient difficile, voire impossible, de séparer le cadre de travail des territoires de la défonce - comme cette plage où tu t’allonges pour écrire dans le sable d’une main et te branler avec l’autre (tu as pris cela chez Joyce). Finalement ce ne sera pas un objet à proprement parler, plutôt un appel à des circonstances nouvelles. » Ainsi produire des cristaux d’urée à partir d’urine humaine pour en badigeonner les vitres d’une institution, cuisiner une pâte à modeler hallucinogène, mettre de la fausse monnaie en circulation, s’amputer chimiquement d’un bras pour tenter d’en faire repousser un autre à l’aide d’un miroir, modeler en se faisant sucer par des sangsues, faire coïncider les gestes du potier avec ceux d’un fou qui se tape sur la tête… ainsi les formes seraient prises dans les engrenages d’une machination, un programmes faisant feu de tout bois et qui ne cesserait de bifurquer, mobilisant pour cela toute sorte d’objets pour au final franchir un seuil critique.

Ses recherches sont exposées dans différentes institutions : en 2017, non se agita né si scuote, senza muovere piede, né mano, né un dito, senza muovere gli occhi né parlare (Fondation Arnaldo Pomodoro, Milan), Médecine douce (CAN, Neuchâtel) ; en 2016, Your Memories are Our Future (Palais de Tokyo HLM, Zurich), Bye-bye la Compagnie (CAN, Neuchâtel), Le Temps de l’audace et l’engagement (IAC, Villeurbanne) ; en 2015, En haine nue débâchée (et si cons mes deux lits huent ce jet) (Palais de Tokyo, Paris), Être chose (CIAP, Vassivière), L’Hospice des Mille-cuisses : expériences de guérison (CAN, Neuchâtel) ; en 2014, Venir voir venir (Fondation Lafayette, Paris), Humainnonhumain (Fondation Ricard, Paris), La Cavalerie (CAN, Neuchâtel) ; en 2013, Sous influence (la Maison Rouge, Paris), Heiran Luc (la Salle de Bains, Lyon). L’artiste est représenté par la galerie Samy Abraham (Paris).