TEMPS 3 du 7 au 23 octobre 2005
Le troisième temps de Rendez-Vous 2005 est consacré à la création récente d'artistes travaillant à Lyon dans le cadre des post-diplômes 2004-2005 et 2005-2006 de l'École nationale des beaux-arts de Lyon. + d'infos sur le post-diplôme

Katinka BOCK Née en 1976 à Francfort-sur-Main, Allemagne
Diplômé des Beaux-Arts de Berlin
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2005/2006


Dort ist überall und wir sind immer Hier - 2005

Katinka Bock s'intéresse à la représentation et à la chorégraphie d'un système culturel ou d'un groupe social. Elle lie les aspects purement formels du territoire à des considérations sociologiques et politiques. Elle s'intéresse particulièrement aux groupes fermés et à leur conception du monde.

Dort ist überall und wir sind immer Hier (Là-bas est partout et nous sommes toujours ici) (2005) est une vidéo documentaire sur les jeunes "ré-migrants" turcs de l'Allemagne vers la Turquie. Les protagonistes ont grandi en Allemagne étant enfants ou petits-enfants de travailleurs immigrés (" Gastarbeiter ") turcs et ont émigré en Turquie entre l'âge de 12 et 20 ans. Le film se compose de chapitres thématiques sous forme d'interviews à propos de leurs identités germano-turques. Le film met en question l'idée d'une seule identité et d'une culture fixe.

Le projet D'abord on perçoit l'horizon , Après on perçoit à l'horizon est une installation spécifiquement réalisée pour Rendez-Vous 2005. Katinka Bock interroge ici les paradigmes du territoire urbain : la hiérarchie et les perspectives du haut et du bas, la descente et la montée, le progrès et la continuité régressive, notamment à travers l'histoire du Palais de la République de Berlin.

Maria del Pilar GAVILANES Née en 1976 en Equateur
Diplômée de la Havane et de l'Ecole des Beaux-Arts de Cergy
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2005/2006


De sol a sol - 2004

Sa recherche artistique se situe entre le cinéma et les arts plastiques. Etre proche et distante à la fois pour capter le moment sans s'y laisser plonger. Pour elle, "le langage est indispensable (...) non seulement par rapport à une réalité locale, mais aussi dans l'évocation d'espaces lointains qui existent dans l'imaginaire".

Avec la vidéo dyptique De sol a sol (2004), Maria dresse le portrait d'Antonio Preciado, poète équatorien qui était ambassadeur de l'Equateur à Paris en 2003. Dans l'écran de gauche défilent les paysages de sa ville natale Esmeraldas tandis que celui de droite présente des fragments d'un entretien réalisé dans sa résidence à Paris. Le rapprochement des images fait se croiser une rencontre contradictoire de deux espaces de vie d'un même homme.

Les quatre photographies le(s) pays du matin calme fonctionnent également en dyptique : deux images rappellent les étalages de marchandises qui envahissent les rues de la très agitée capitale sud-coréenne, tandis que les deux autres ont été prises sur la DMZ (la zone démilitarisée à la frontière entre les deux Corées), évoquant ceux qui sont restés de l'autre côté. Les postes de vente d'un côté, et les postes de surveillance de l'autre.

Basak KAPTAN Née en 1978 à Izmir, Turquie
Diplômée des Beaux-Arts d'Ankara
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2004/2005


Once Upon A Time - 2005

Le travail de Basak Kaptan oscille entre la question de la mémoire collective et de celle de chaque individu. Son intérêt pour le thème de l'enfance l'amène à questionner les systèmes de représentations.

La vidéo Once Upon A Time (2005) présentée ici a été tournée en Pologne. Des images d'une forêt filmée en clair-obscur où se promène un enfant, évoque un imaginaire de contes de fées et d'enfance. Des extraits du Petit Chaperon rouge cités en français et des bruits prélevés dans la rue et d'autres environnements s'entremêlent, perturbant ainsi la narration initiale. Il s'agit de voir comment, dans une situation où l'on ne connaît pas une langue, les mots, les sons et les images peuvent fonctionner comme des éléments autonomes qui génèrent d'autres situations de sens.

Juosas LAIVYS Né en 1976 à Rietavas, Lituanie
Diplômé des Beaux-Arts de Vilnius
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2004/2005



Josuas Laivys photographie, documente des actions et des traces produites sur des objets. Il s'intéresse à la cristallisation de significations à travers des mises en scène minimales. "Je m'appuie sur l'action dans le présent (...). La possibilité de modeler les événements au présent est l'action essentielle qui peut généraliser toute problématique de mon oeuvre."

La série de photographies présentées ici révèle des objets nés d'actions et d' "accidents". Une goutte d'encre tombée puis étalée sur la page d'un vieux manuscrit latin du XVIème siècle devient par la photographie de Josef Laivys une comète. Evitant les propositions démonstratives ou des déclarations politiques, il s'attache à mener une archéologie microscopique de situations ou d'objets sans intérêt autre que les significations ou la poésie qu'il leur insuffle.

Damir RADOVIC Né en 1976 à Sarajevo, Bosnie Herzégovine
Diplômé de l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Valence
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2005/2006


Vi Niste Andeli - 2005

Le travail de Damir Radovic se construit autour de trois interrogations : le déplacement, l'histoire et la documentation d'images. Son objectif n'est pas de "découvrir" mais de refuser ce que nous sommes": "il nous faut imaginer et construire ce que nous pourrions être pour nous débarrasser de cette sorte de double contrainte politique que sont l'individualisation et la totalisation simultanées des structures de pouvoir".

Pour Rendez-Vous 2005, Damir Radovic montre Vi Niste Andeli(2005), un château de cartes géantes qui fait référence à la construction européenne et ses douze premiers signataires.

Delphine RIGAUD Née en 1979 à Saint-Agrève
Diplômée de l'Ecole Supérieure Régionale d'Art de Clermont-Ferrand
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2005/2006


Sans titre - 2005

Les recherches de Delphine Rigaud explorent la notion de traçabilité et le réseau de déplacements. La géographie et la sémiologie qui s'y rattachent tiennent une part importante dans son travail. Elle relève les déplacements et les constructions rhizomatiques qui sont à l'origine des éléments existants. Il s'agit pour elle de montrer la géographie des choses, l'élément et son ensemble.

Sans titre (2005) est un réseau de liens hypertextes littéraires qui a pour point de départ le catalogue de l'exposition GNS (Palais de Tokyo, 2002). A partir de cette référence, elle effectue un relevé des notes de bas de pages et des bibliographies. L'opération est répétée pour chacun des ouvrages. Des liens sont tracés entre les notes de bas de page et les bibliographies, le titre n'est mentionné qu'une seule fois. Ainsi l'ouvrage dévoile "son paysage culturel".

Pour Rendez-Vous 2005, elle réalise aussi Made in, une peinture murale tautologique dans laquelle elle utilise les images des lieux de fabrication des matériaux eux-mêmes employés pour cette oeuvre (enduit, scotch, graphite, peinture..).

Justine TRIET Née en 1978 à Fécamp
Diplômée de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2005/2006


L'amour est un chien de l'enfer - 2004

Le travail de Justine Triet s'articule autour de l'utilisation de la musique dans sa relation avec les images. Elle filme des situations réelles et tente de redonner à vivre au spectateur un état fait d'émotions contradictoires, où l'on ressent une inquiétude, une instabilité permanente.

Dans L'amour est un chien de l'enfer (2004), Justine Triet tente de réinterpréter une scène de meeting politique par les moyens du montage, afin de révéler à travers la chorégraphie des corps agités, la dimension autant burlesque que tragique de la situation.

Shingo YOSHIDA Né en 1974 à Tokyo, Japon
Diplômé de la Villa Arson, Nice
Post-diplôme de l'École nationale des beaux-arts de Lyon en 2005


Plastic Mind - 2005

Shingo Yoshida utilise diverses formes plastiques qui lui permettent de provoquer, de créer l'accident dans son sens premier (ce qui arrive). En réalisant des projets dans l'espace public, il cherche des moyens concrets de faire un lien entre lui et le spectateur, de faire partager une expérience.

Pour Rendez-Vous 2005, Shingo Yoshida propose Plastic Mind un projet dans lequel il dérive une partie de l'eau de la fontaine de la Place des Terreaux (où se trouve le lieu d'exposition) pour créer une pluie fine à l'intérieur d'une salle.