Fouad BOUCHOUCHA
né à Marseille 1981
Il convient généralement d’inscrire les « Arts sonores » dans une contemporanéité qui leur est conférée par les technologies numériques et les avancées actuelles liées au développement d’Internet et des réseaux. Si le travail de Fouad Bouchoucha est résolument contemporain, il reste que sa manière de produire du son résonne encore des termes esthétiques de la musique, révélés par Berlioz en 1844 dans son « Traité d’instrumentation et d’orchestration » qui affirmait que « tout corps sonore utilisé par un compositeur est un instrument de musique », ce qui, comme l’écrivait Christophe Kihm dans le n°271 de septembre 2001 de la revue Art Press, faisait entrer « officiellement » le bruit dans la partition.
Quand Fouad Bouchoucha fait résonner une dalle en béton dans un vaste espace d’exposition en martelant le sol avec un marteau-piqueur comme la main frappe la peau tendue d’un tambour, on ne peut que s’étonner de la simplicité du processus.
Cette simplicité, il la revendique non pas par opposition à un usage systématique des nouvelles technologies, mais en s’appuyant sur des connaissance empiriques de la production sonore. Fouad Bouchoucha maîtrise parfaitement les techniques actuelles et les met d’ailleurs volontiers au service d’artistes ou de compositeurs au travers de nombreuses collaborations. Cependant, son travail personnel de recherche tend vers une économie et une simplicité des moyens qui s’élaborent à partir de protocoles établis par ses aînés, comme William Basinski ou Michel Waislisz et qui, transposés d’une façon souvent très poétique, devient un véritable objet plastique, sculptural.
Emu par l’expérience dramatique mais passionnante de William Basinski qui, voulant numériser d’anciennes bandes réalisées vingt ans plus tôt, les détruisait inexorablement par ce procédé censé les sauver de la destruction, Fouad Bouchoucha renverse les procédés pour livrer une oeuvre d’une extrême poésie. A partir d’une « loop » alors créée par le compositeur new-yorkais, il produit un disque en glace qui, passant sur une platine analogique, se détruit en même temps qu’il libère ses boucles étranges et mélancoliques.
De même, en évacuant des contraintes purement techniques (basées sur les principes de l’électroacoustique) au profit de considérations esthétiques quant il réalise l’oeuvre Hybridsound, il affirme à son tour que « tout corps sonore utilisé par un compositeur est un instrument de musique ». En effet les « boomers » utilisés dans la création de cette structure le sont pour leurs caractéristiques plastiques, ils ne sont pas de simples moyens d’amplification des sons ; c’est l’ensemble de la sculpture qui distord, rallonge les sons et entre en résonance :
L’oeuvre-sculpture comme instrument à part entière.
Audrey Pelliccia, mai 2009
Expositions / performances
2009
Lauréat du Concours
Lausanne Jardin 2009. Projet «The wall» des paysagistes Romain Legros, Arnaud Michelet et Fouad Bouchoucha pour l’intégration et composition sonore.
Exposition au théàtre Grutli Genève en collaborationavec Stéphanie Raimondi.
”Mauvaises résolutions”, Friche Belle de Mai, sur une proposition de Sextant et plus
2008
Performance au G.R.I.M. Montevideo Marseille pour la soirée «Meeting Sonic».
Exposition-Performance au festival Pekarnanana Slovenie Maribor.
Projet Hybridsound.
http://hybridsound.idoo.com
Résidences et workshop
2009
CIRVA, projet totologie
Workshop, “Amplification”, sur une invitation de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Marseille
Résidence dans le cadre d’une proposition de l’UPE 13, Orange entreprise
2008
Résidence à l’institut pour aveugle ARC en Ciel Marseille.
Mise en scène et création sonore (« Le pays de rien » de Nathalie Papin) avec la Compagnie Babouk. Création sonore, technique d’un systeme multicanal 24.6.
2006
Erasmus à Linz (Ars electronica) Autriche.
Collaborations
2007
Régisseur général pour la Performance de Mathieu Briand pour l’exposition « Marseille Artistes Associés » au MAC, Galerie contemporaine de la Ville de Marseille.
Assistant technicien pour la soirée de Optical Sound (Pierre Beloin) au MAC, Galerie contemporaine de la Ville de Marseille.
Assistant technique pour le Festival International du Documentaire.
Vidéo
2005
Marie-”Jeanne”, documentaire de 18 min, quotidien d’une mère et sa fille sur l’Ile d’Ouessant.
Créateur du Label «Le saut du Tigre».
www.lesautdutigre.com